Le syndrome de l’imposteur est une expérience psychologique bien connue : une personne a le sentiment qu’elle n’est pas aussi compétente ou méritante qu’elle le laisse paraître, malgré des preuves objectives de ses réussites. Ce phénomène est particulièrement fréquent chez les adultes à haut potentiel intellectuel (HPI), qui, en dépit de leurs talents et capacités exceptionnels, doutent souvent de leur légitimité. Dans cet article, nous explorerons les liens entre le HPI et le syndrome de l’imposteur, ainsi que des pistes pour mieux le comprendre et le dépasser.
HPI et Syndrome de l’Imposteur : un Cocktail Complexe
Les adultes HPI (Haut Potentiel Intellectuel), souvent identifiés par leur intelligence supérieure à la moyenne et leur pensée complexe, font face à des défis émotionnels et sociaux spécifiques. Ces caractéristiques rendent parfois ces individus plus vulnérables au syndrome de l’imposteur.
1. Pensée critique exacerbée
Les HPI ont tendance à analyser tout en profondeur, y compris leurs propres performances. Cette pensée critique peut les pousser à minimiser leurs accomplissements ou à surestimer leurs lacunes.
2. Sensibilité émotionnelle accrue
La grande sensibilité des HPI peut amplifier leurs ressentis d’illégitimité. Ils perçoivent les moindres critiques, réelles ou imaginées, comme des confirmations de leurs doutes internes.
3. Décalage avec les autres
Depuis l’enfance, les HPI peuvent ressentir un décalage intellectuel ou émotionnel avec leurs pairs. Ce sentiment d’être “différent” peut nourrir une croyance qu’ils ne méritent pas leur place dans des contextes professionnels ou sociaux.
4. L’habitude de la facilité
Pour certains HPI, les apprentissages et succès académiques ou professionnels peuvent sembler “trop faciles”. Ils en concluent souvent qu’ils n’ont pas “vraiment travaillé”, alimentant ainsi l’idée qu’ils ne méritent pas leurs succès.
Signes du Syndrome de l’Imposteur chez les HPI
- Peur constante d’être démasqué : Ils craignent que leurs collègues ou supérieurs découvrent qu’ils ne sont pas aussi compétents qu’ils le paraissent.
- Perfectionnisme paralysant : Les HPI imposteurs exigent souvent d’eux-mêmes des standards irréalistes.
- Difficulté à accepter les compliments : Ils rejettent fréquemment les louanges, les attribuant à la chance ou à des facteurs externes.
- Comparaison constante avec les autres : Ils ont tendance à se comparer défavorablement, même face à des pairs moins expérimentés.
Pourquoi est-il si difficile de surmonter ce syndrome ?
Le syndrome de l’imposteur chez les HPI n’est pas seulement une question d’autodévalorisation, mais il est souvent renforcé par des expériences passées et des dynamiques sociales :
- Messages contradictoires reçus dans l’enfance : Un HPI peut avoir été qualifié de “génie” dans certains contextes tout en étant stigmatisé ou critiqué dans d’autres.
- Pression à “réussir” : Les attentes élevées, souvent auto-imposées, exacerbent le sentiment d’échec potentiel.
- Manque de reconnaissance de leur singularité : Beaucoup d’adultes HPI ignorent encore qu’ils sont HPI, ce qui peut les empêcher de comprendre la source de leurs ressentis.
